Si on part de mon principe, qui est absolu évidemment, un bon film d’horreur arrive environ tous les 5 ans. Grosse Merdo. Sachant que depuis 2013, il y a eu les 2 « Conjuring », les probabilités de tomber sur un film de maison hantée solide à te faire faire de l’huile (note la figure de style) sont faibles. Alors Netflix se lance dans la production d’une série d’horreur, The haunting of Hill house, « Hantement de la maison sur la colline » en québécois.
Et Netflix a raison de le faire puisqu’une grande partie des films les plus vus sont les films d’horreur. Et ils sont mauvais ces films d’horreur sur Netflix. Mais qu’importe, ils sont traités comme les porno, peut importe le scénario du moment qu’on y voit ce qu’on est venu chercher : des boobs et des meufs qui crient. Pourtant The haunting of Hill house se dote, elle, d’une histoire et d’un réalisateur bien connu des services Netflix.
C’est en effet un sacré pari que de miser sur ce Mike Flanagan qui est responsable des « Jessie », « Pas un bruit », « Ouija » ou encore « ne t’endors pas »… Même sur Allociné les critiques spectateurs ont jugé que ses films étaient à chier. Je n’invente rien.
Alors que penser de cette série ? Spoilons donc, ça faisait longtemps.
La famille Crain est une famille trop nombreuse. Elle achète une maison immense, réputée hantée, inhabitée depuis longtemps et avec un aspect effrayant. C’est moi où les américains sont vraiment trop cons ? C’est toujours la même histoire avec eux, la maison pue le fantôme à 10km mais ils achètent quand même. C’est pénible.
« Hill house » est en effet bien hantée. Par quoi ? Je ne sais toujours pas exactement, plein de gens vilains, des jeunes, des vieux, des femmes, des enfants, des handicapés. Mais évidemment, les parents, qui visiblement sont emmerdés par ce beau monde, ne croient pas les enfants. C’est fou comme c’est irritant : il faut toujours qu’il y ait des putains de sceptiques. Les gamins hurlent, disent voir des choses horribles, les parents eux-mêmes sont victimes, mais non. On ne discute pas, c’est juste des hallucinations. Ceci dit il faut tenir 10 épisodes, alors l’incrédulité doit faire tenir le scénario.
Et puis, il y a cette fameuse nuit. Cette nuit où tout bascule. Le père embarque les gosses dans la panique et les éloigne, sans leur mère, de la maison. Tout tourne alors sur le mystère de cette nuit. Que s’est-il passé ? Où est passé maman ? Et pourquoi papa ne dit rien même 20 ans plus tard ? La série fonctionne, je suis intrigué et effrayé. On retrouve alors les enfants Crain bien plus tard, quelques rides en plus, tous blessés par leur court passage à Hill house.
La série se présente sous la forme d’un puzzle scénaristique et certaines scènes font preuve d’un parti pris osé comme celle de la nuit d’orage qui est réalisée en une seule prise sur une dizaine de minutes. C’est génial. Les fantômes qui hantent les gosses sont bien flippants et les blessures dues à l’ignorance des parents sont plausibles : drogues, rationalisme exaspéré, névrose, suicide… Cette famille doit résoudre des problématiques compliquées et qui sont universelles comme la gestion du deuil ou l’accompagnement d’un proche qui va très mal. Il y a une double lecture dans cette série, celle de la confrontation aux démons. Et puis le jeu d’acteur des gosses est hallucinant. Sérieusement.
Il y a donc ce fil rouge qui nous tient, que s’est-il passé cette nuit là ? Tout semble ficelé. Mais en fait non. On y était presque.
Chaque épisode se termine par un « je vais vous dire ce qui s’est passé… Mais pas maintenant ». Absolument tous. Cette intrigue est étalée avec difficulté sur les 10 épisodes qui sont en plus parasités par des « quêtes secondaires » inutiles comme la recherche de la meuf de Luke ou l’aventure adultère de merde de Shirley… Et des informations qui, au lieu d’ajouter du mystère, brouillent inutilement les pistes, le remonteur d’horloge, la vieille dame malade, le corps retrouvé dans les murs… Ces éléments alourdissent l’histoire.
Le temps de la révélation sonne alors, après plus de 9h00 et… Et c’est raté. C’est de la merde. Tout ça pour une explication fumeuse, je pense même que les acteurs seraient incapables d’expliquer réellement ce qu’ils racontent. C’est dommage. Je crois comprendre que la clef était « la famille soudée » face au deuil… Mais franchement je soupire rien que de l’écrire.
– De Papincourt-
Un film d’horreur bien nul ici